Chapitre 2 : Le dieu Ecaflip
Nous avions laissé notre chacha noyé lors du dernier chapitre. Une petite larme vous aura peut-être échappé mais l'histoire ne s'arrête pas là !
L'âme du malheureux matou maté vagabondait en effet joyeusement. Le chacha n'est pas un animal très intelligent, il faut le savoir. Il n'avait donc pas encore compris sa mort. La plupart des âmes disparaissent au bout de quelques heures, quand toute leur essence vitale s'est dissipée. Il est néanmoins possible de ramener une âme à la vie en utilisant les pouvoirs d'un prêtre, en recevant l'aide d'un puissant guérisseur ou encore en utilisant les phénix, statues érigées par les dieux pour aider leurs incarnés. Mais bien évidemment, notre félin fort fatigué désormais ne savait rien de tout cela.
La fin était donc inéluctable et notre histoire devrait s'arrêter ici. Mais pour la première fois de toute son existence, le chacha vit la chance lui sourire. Ou plutôt le dieu Ecaflip, puisque celui-ci se tenait devant le matou (ou du moins son âme). Le dieu chat connaissait très bien son petit congénère, intrigué par sa mauvaise fortune. Et il avait fini par s'attacher à la boule de poils oranges et décidé de l'aider. Souriant toujours à pleines dents, il prit l'âme du défunt chacha et joua avec pendant un instant, comme s'il avait s'agit d'une pelote de laine.
"Que vais-je bien pouvoir faire de toi, mon jeune ami ?"
Il lançait désormais l'âme en l'air et la rattrapait au vol, comme une balle.
"Honnêtement, de toute ma vie de chacha je n'ai jamais vu un être avec aussi peu de chance. Et crois-moi, je connais mon domaine, ajouta-t'il avec un clin d’œil. Je sais ! Je vais compenser ton malheur en t'accordant une nouvelle chance. Que dirais-tu de devenir un de mes disciples ? Tu pourras avoir une vie digne d'être vécue, devenir un aventurier et partir à la recherche des Dofus légendaires !"
Le dieu de la chance lança un regard interrogateur au petit matou orange mais ne reçut en retour que des ronronnements.
"Evidemment, tu ne peut pas comprendre ce que je dis, et encore moins répondre. Mais je vais prendre ton silence pour un accord."
Sur ces mots, il s'étira, prit l'âme du chacha qui s'était endormi, et partit en direction du soleil qui commençait tout juste à se lever.
Toute la scène s'était déroulée sans témoins, hormis un ivrogne que personne ne croirait.